- légation
-
• 1138; lat. legatio, onis, de legare → légat1 ♦ Dr. can. Charge, dignité de légat (2o); durée de ses fonctions; pays sous son administration.2 ♦ (1798) Dr. internat. Représentation diplomatique auprès d'une puissance où il n'y a pas d'ambassade; résidence d'une légation. Droit de légation : droit d'entrer directement en relation avec les États étrangers. ⇒ diplomatie. Personnel de légation, accompagnant les agents diplomatiques.3 ♦ Anciennt Représentation diplomatique entretenue à défaut d'ambassade.légationn. f.d2./d Mission diplomatique permanente qu'un état entretient dans un pays où il n'a pas d'ambassade.|| Par ext. édifice qui abrite le personnel de cette mission.⇒LÉGATION, subst. fém.A. — HIST. ECCL. Charge de légat pontifical. Les légats a latere ne pouvaient exercer leur légation en France sans permission du roi (Ac.).— P. méton.♦ Durée pendant laquelle s'exerce cette charge. Cela se passa pendant sa légation (Ac. 1835, 1878).♦ Province des États pontificaux gouvernée par un légat. (Dict. XIXe et XXe s.). Dans toute la légation de Bologne, de Ferrare (Ac. 1935).B. — DR. INTERNAT. ,,Représentation diplomatique auprès d'une puissance où il n'y a pas d'ambassade`` (SAND.-BÉA Pol. 1976). Attaché, chancelier, secrétaire à la légation. La Russie (...) a retiré sa légation et le secrétaire qui est resté n'a aucun caractère officiel (GOBINEAU, Corresp. [avec Tocqueville], 1851, p. 172). La légation autrichienne avait reçu l'ordre de rompre coûte que coûte les relations diplomatiques (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 328). Des fils d'épiciers en gros (...) se sont engagés dans des carrières orgueilleuses mais obscures, dans les légations françaises (NIZAN, Conspir., 1938, p. 76).♦ Droit de légation. ,,Droit pour un État d'envoyer des agents diplomatiques à d'autres États (droit de légation actif) ou d'en recevoir (droit de légation passif)`` (Jur. 1971; dict. XXe s.).— P. méton. Siège de cette représentation. Il vint plus rarement à la Légation, et choisit pour ses promenades les chemins où M. Sabatier ne passait pas (ABOUT, Grèce, 1854, p. 224) :• ... l'inclination que les milieux cultivés éprouvaient à l'égard de la France était au plus haut degré. J'en recueillis des preuves touchantes en recevant à notre légation maints personnages distingués...DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 58.Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 lecaciun « charge de légat du pape » (GEOFFROI GAIMAR, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 4731); ca 1155 legaciun « mission confiée à un délégué papal » (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 10293); 1174-76 legation « province de l'église gouvernée par un légat » (G. DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 1153); 2. ca 1175 « ambassade, mission » (B. DE STE-MAURE, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 10979); 3. 1791 légation « mission diplomatique entretenue par un état dans un pays où il n'a pas d'ambassade » (STAËL, Lettre jeun., p. 528). Empr. au lat. legatio, -onis « ambassade », « mission particulière » attesté en lat. chrét. au sens de « chargé de mission auprès de, ou par l'église », lat. médiév. « office ou juridiction du légat du pape » (826 ds NIERM.), formé sur le supin legatum de legare « envoyer ». Au sens 3 l'angl. legation est attesté dep. 1756-57 ds NED. Fréq. abs. littér. : 116.
légation [legɑsjɔ̃] n. f.ÉTYM. V. 1138, lecaciun; « mission diplomatique », v. 1175; lat. legatio, du supin de legare (→ Légat); au sens large de « mission » jusqu'au XVIIIe; cf. La Fontaine, Fables, XII, 21; Voltaire, Défense de Bolingbroke.❖1 Dr. canon. Charge, dignité de légat. || « L'habit de cardinal et toutes les marques de la légation » (Fléchier). || Durée des fonctions d'un légat. — (V. 1175). Pays placé sous l'administration d'un légat. || Les légations de Bologne, de Ferrare.2 (1798). Dr. internat. || Droit de légation : droit d'entrer directement en relation avec les États étrangers, soit en entretenant des représentants diplomatiques auprès des chefs d'États étrangers (légation active), soit en recevant les représentants accrédités par les chefs d'États étrangers (légation passive). || Personnel de légation, accompagnant les agents diplomatiques (personnel d'une ambassade, d'une légation).3 (1791). Absolt et cour. « Représentation diplomatique entretenue par un gouvernement auprès d'un État où il n'a pas d'ambassade » (Capitant). || Ce pays entretient une légation et un consulat à Paris. || Ministre plénipotentiaire, à la tête d'une légation. || Secrétaire de légation. — Par ext. Résidence d'une légation. || Aller chercher un visa à la légation. || La légation d'Albanie en France.0 Berlinghieri, ayant été nommé ministre résident de Toscane à Paris, vint s'y installer en 1826, avec sa pupille (…) la situation de la jeune fille auprès de ce soi-disant oncle ou tuteur (…) parut un peu équivoque aux gens de la légation.Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 310.
Encyclopédie Universelle. 2012.